L' hippocampe
Les hippocampes sont de petits poissons que l’on retrouve dans toutes les eaux tropicales et tempérées du globe. Il en existe de nombreuses espèces, dont la taille, la forme et les couleurs varient. Ils vivent dans les récifs ou les herbiers de posidonie (plante marine) où ils s’accrochent aux algues grâce à leur queue préhensile.
Les hippocampes sont des chasseurs qui se nourrissent de minuscules crustacés. Ils attendent leurs proies, cachés en embuscade grâce à leur camouflage. Dès qu’un petit animal passe à leur portée, ils l’aspirent en un éclair, en utilisant leur bouche à la manière d’une paille.
Ces animaux ovipares (qui pondent des œufs) sont connus pour leur mode de reproduction très particulier. La femelle transmet ses œufs au mâle qui va les incuber dans sa poche ventrale pendant 2 à 3 semaines. Une fois à terme, ils éclosent à l'intérieur de cette poche. Le mâle expulse les petits, parfaitement formés, par une série de contractions.
La morphologie si particulière des hippocampes fascine. Elle laisse place à beaucoup d’interprétations de la part des différentes générations de naturalistes.
Pline l’Ancien (23-79 ap J.-C.) écrit que l’on trouve dans la mer “beaucoup d’êtres monstrueux, car les semences et les embryons s’y confondent et s’agglomèrent de multiples façons, roulés soit par le vent, soit par la vague. [...] Rien d’étonnant à ce que des têtes de chevaux surmontent de minuscules escargots”.
Il existe une multitude d'espèces d'hippocampes
Chez les hippocampes, c'est le mâle qui incube les œufs et donne naissance aux jeunes
Hippocampe héraldique
La promenade de Poseidon, Aivazovsky, 1894
Le nom Hippocampus vient du grec ancien. “Hippos” signifie “cheval” et “-kampos” pourrait se rapporter au verbe “kamptein” (courber) ou du mot “kampê”, signifiant “chenille”. Ce dernier terme ferait référence à sa queue, que l'animal entortille autours des algues pour s’y ancrer.
Dans la mythologie grecque, l’Hippocampe est tout autre. Aussi appelé “cheval marin”, c’est une créature mêlant les attributs d’un cheval, d’un serpent et d’un poisson.
Ces animaux étaient alors les destriers des divinités liées aux milieux aquatiques. Plusieurs d’entre eux tractaient le char de Poséidon dieu des océans, des sources et des tremblements de terre. On pensait alors que les hippocampes tels que nous les connaissons étaient alors de jeunes chevaux de mer, dans leur premier stade de développement.
Cependant, le mythe du cheval de mer traverse les âges et les cultures. Selon le cartographe italien Olaus Magnus (1490-1557) “le cheval marin se voit fort souvent entre l’Angleterre et la Norvège. Il a la tête d’un cheval et hennit tout comme lui. Il a les pieds fendus comme une vache et pait tant en terre qu’en mer. Il a la queue fourchue comme tout autre poisson[...]”
En 1965, le zoologue Bernard Heuvelmans compile plusieurs témoignages concernant les chevaux de mer et finit par faire une description de l'espèce, qu’il nommera Halshippus olai-magni.